Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/254

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un être fantastique, moitié ange et moitié femme ; elle a les dix sephiroth et on devrait la remercier à genoux de se faire entendre de nous, moyennant finance.

L’apothéose a commencé par Rachel qui fut, dit Tourgueneff, « la force et la fleur de cette Juiverie qui s’est emparée déjà des poches du monde entier et qui s’emparera bientôt du reste, car qui a la poche a la femme, et qui a la femme a l’homme, » Le véridique portrait de cette étrange créature a été tracé par Philarète Chasles, et il est si finement touché que je ne puis résister au plaisir de le reproduire.

Ce petit tigre bohémien, Juive lascive, vaste front planté sur des épaules de hyène et sur un torse charmant de Ménade, subtime d’intelligence et plus rapproché, par l’âme, des carnivores que des hommes, a séduit tous ses contemporains dignes d’elle et que sa grande qualité, la férocité, a enivrés. Veron le gros en a raffolé. Ricord se serait pendu pour elle. Les archevêques l’ont bénie. La France l’a pleurée. Autrefois, petite gueuse en chemise, qui, la sébille à la main, ramassait des sous dans la fange des estaminets, toute rompue depuis dix ans au trois-six, aux planches, aux quinquets gras, aimant le ragout du vice mais plus encore le ragoût de l’argent, elle représentait la sauvagerie des Parias, celle des Juifs, celles des Bohèmes résumée, concentrée et raffinée par la sauvagerie des rues de Paris.

Inutile de dire que les Juifs ne s’en sont pas tenus là, ils n’ont point eu de cesse qu’ils ne nous aient fait accepter une Rachel de fantaisie chez laquelle tout était pur, noble et beau[1].

  1. A lire, sur ce sujet, une très piquante étude, parue d’abord dans la Revue politique et littéraire, et publiée ensuite en volumes chez Hetzel les Autographes de Crémieux. Rachel n’avait pas la moindre notion de l’orthographe, c’était Crémieux qui lui servait de