Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/298

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Devant cet alcoolisme léthifère on se prend à songer à l’époque où les Crieurs de vin étaient en même temps Crieurs de morts et s’en allaient, vêtus d’une dalmatique semée d’ossements entrecroisés, annoncer partout le nom des trépassés. C’est leur propre mort que les marchands d’aujourd’hui pourraient annoncer d’avance à ceux auxquels ils versent l’absinthe et le trois-six.

Les rois chrétiens avaient fait de cette question l’objet de leur plus constante sollicitude. Ecoutez Louis Blanc, lui-même, dont on ne récusera pas le témoignage.

Mêlées à la religion, écrit-il, les corporations du Moyen Age y avaient puisé l’amour des choses religieuses, mais protéger les faibles était une des préoccupations les plus chères au législateur chrétien. Il recommande la probité aux mesureurs ; il défend au tavernier de hausser jamais le prix du gros vin, comme boisson du peuple ; il veut que les denrées se montrent en plein marché ;


        Au 31 décembre 1883, il s’en trouvait 8,907, soit en plus 7,961. Ainsi, en 83 ans, la population des aliénés a sextuplé dans des proportions qui représentent un accroissement moyen annuel de 95 personnes, tandis que, durant la même période, le nombre des habitants de la Seine s’est à peine augmenté du triple.
        Dans les Vosges, le département représenté par les frères Ferry et par Méline, où la Franc-Maçonnerie, naturellement toute puissante, y peut tout se permettre et se permet tout, la folie a fait de tels progrès que, dans la session d’août 1884, le Conseil général, considérant le grand nombre de cas d’aliénation mentale qui se produit dans le pays, émet le vœu : « que le Gouvernement réprime sévèrement les fraudes qui se commettent journellement sur les alcools, et présente une loi modifiant celle qui permet aux débitants de boissons d’ouvrir leurs établissements. »
        « Le crime, dit le Voltaire, grand admirateur de la République, s’étend de plus en plus, comme une marée qui monte, et dont souvent les flots sont rouges. En 1872, le nombre total des crimes et délits jugés en France s’élevait à 26,000 ; dix ans après, en 1881, il dépassait 81,000 ! Et c’est Paris, bien entendu, qui fournit les plus forts contingents à l’armée du mal. »