Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/305

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une moyenne de 10 degrés d’alcool et de 20 grammes d’extrait sec.

— Le vin de Champagne n’atteint pas cette moyenne, ajoute-t-on triomphalement.

Or, ces arguments sont absolument mensongers. Quand le vin examiné est déclaré naturel par le vendeur, on compare l’échantillon prélevé au vin du même crû et, s’il est trouvé semblable, on admet parfaitement qu’il n’ait que 8 et même 7 degrés. Quand le dépositaire ne veut pas indiquer la composition des vins dits de coupage, on lui applique les habitudes du commerce parisien, qu’on est bien forcé de tolérer par la force des choses, quelque répréhensibles qu’elles soient, et qui consistent à mouiller d’un cinquième. Remarquons, en outre, qu’à part les produits nuisibles, le Laboratoire n’empêche de rien vendre ; il dit seulement aux marchands de vin : « Ne trompez pas, annoncez du vin additionné d’eau, du vin fabriqué avec de la fécule de pomme de terre, du cognac orné d’un bouquet d’éther. En boira qui voudra. »

C’est cet appel à la plus élémentaire loyauté qui révolte les républicains organisateurs de ces meetings. Ils ont obtenu gain de cause, en tous cas, et depuis le mois de juillet 1883, il est défendu au Laboratoire d’employer officiellement les mentions mauvais et nuisibles. En 1884, Lyon-Allemand, chargé du rapport au Conseil municipal, fit même voter le rattachement à la Préfecture de la Seine, mais cette délibération fut cassée[1].

  1. Le Conseil municipal est tellement de cœur avec les falsificateurs que, dans la séance du 2 mars 1883, il émet un vœu pour l’abrogation du paragraphe 14 de l’article 15 du décret du 2 février