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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/361

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M. Monod, dit M. de Cambourg, a traduit avec empressement les libelles anti-français des missionnaires méthodistes de Madagascar, qui dirigent contre la France l’hostilité des Howas ; il est affilié à Exeter Hall, l’officine de la propagande anti-française et anti-catholique de la « Missionnary Society » où l’on fait des œuvres religieuses, mêlées de politique et de commerce.

Ce pasteur a le mérite du moins d’être sincère et de ne point cacher que toutes ses sympathies sont pour les Anglais contre les Français. Dans la préface qu’il a mise en tête de la traduction d’un ouvrage de M. James Subrel, architecte des églises évangéliques à Tananarive, il écrit nettement : « Nous sommes heureux de reconnaître qu’il est heureux pour le vrai bien de Madagascar que l’influence anglaise ait prévalu dans cette Ile sur celle de la France, et le christianisme évangélique sur celui de Rome. »

On n’est pas meilleur patriote.

En remontant dans l’histoire nous trouvons d’ailleurs que l’attitude des Protestants d’aujourd’hui fut celle des Protestants d’autrefois. Les Protestants sont moins avides que les Juifs ; ils sont toujours tels que les dépeignit Brantôme : « remuants, frétillants et amateurs de picorée. » Moins criards également que les fils d’Israël, ils sont geignards. Leur grand homme, Coligny, est le faux martyr par excellence. L’histoire, qui ne procède maintenant qu’à l’aide de documents authentiques, nous a démontré que cette prétendue victime avait été le plus implacable des bourreaux.

Sans doute, pour juger équitablement le héros du protestantisme, il faut faire la part des mœurs de l’époque. Les Guise s’alliaient à l’Espagne, Coligny se vendit à l’Angleterre, mais il le fit avec un cynisme particulier. Il offrit de livrer, moyennant finance, à notre vieille ennemie, cette ville de Calais que le duc de Guise avait eu tant de peine à reconquérir.