Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/410

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juif, oû eut lieu un épouvantable massacre : plus de six cents Juifs périrent.

L’année passée, à Balata, le ghetto de Constantinople, un enfant fut attiré dans une maison juive où plus de vingt témoins le virent entrer. Le lendemain, on trouvait son cadavre dans la Corne-d’Or : la conséquence fut encore une émeute.

A Galata, même fait se produisit. M. l’avocat Seroulos, l’avocat le plus renommé de la communauté grecque, adressa une requête à tous les représentants des puissances chrétiennes à Constantinople, pour demander justice et pour obtenir vengeance. Mais les Juifs soudoyèrent la police turque qui fit disparaître les interrogatoires et les dépositions des témoins. Le patriarcat oecuménique, obéissant à des ordres venus d’en haut, fit déclarer, par des médecins stipendiés, que la mère était atteinte d’aliénation mentale. On étouffa l’affaire, quoi que pût faire M. Seroulos, et les Juifs déposèrent au patriarcat oecuménique une somme d’argent, pour servir une pension à la mère de l’enfant volé.

Au commencement de 1883, deux enfants, appartenant à des familles maltaises, furent enlevés par un Juif. Le Stamboul, sur les renseignements fournis par le père d’un des enfants volés, M. Caruana, appela l’attention de la police sur ce rapt et réclama énergiquement la punition du coupable. L’affaire eut un retentissement énorme dans la ville et mit toute la population en révolution.

Le chef de la police de Péra, S. E. Bahri pacha, et le commissaire de police de Galata, chargé d’instruire l’enquête, convaincus par des raisons sonnantes et trébuchantes, s’abstinrent d’interroger le père, la mère et la marraine de l’enfant, ainsi qu’un boucher turc, qui avaient arraché le pauvre petit des mains du ravisseur.

Le Stamboul refusa de démentir le fait quoiqu’on lui eût offert une subvention de mille francs par mois. Que firent les Juifs ? Moyennant un basckchich de six mille livres (cent