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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/423

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sous la forme du mouvement brutal, c’est l’impulsion irrésistible dont parlent les aliénistes. Chaque jour les faits divers nous apportent une preuve de cette situation d’esprit se manifestant sous l’apparence de l’attaque violente. Le 2 février 1881, c’est un Juif qui vient troubler une cérémonie funèbre.

Un incident, déplorable à tous les points de vue, s’est produit, avant-hier, à l’église Saint-Eustache.

On enterrait les deux pauvres petites filles qui ont péri dans l’incendie de la rue des Deux-Ecus : Jeanne et Marie Verpillat. Une foule très grande assistait à cette douloureuse cérémonie, s’unissant de cœur à la douleur des parents, quand tout à coup des clameurs retentirent ; un individu ivre venait d’entrer et trouvait très amusant de crier à tue-tête.

Le suisse s’approcha de cet homme pour le faire sortir et mettre fin à cette scène scandaleuse, mais l’ivrogne résista et se mit crier encore plus fort. En même temps, quelques curieux entrés à sa suite, et qui trouvaient la chose drôle, entourèrent le suisse et voulurent l’empêcher de faire son devoir.

Heureusement, des agents arrivèrent et rétablirent l’ordre en conduisant l’ivrogne au commissariat des Halles. C’est un sieur Eugène David, âgé de vingt-huit ans, homme de peine[1]

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  1. Nos belles cérémonies funèbres où tout parle d’espoir, où la tenture mortuaire semble n’être qu’un simple rideau qui nous laisse deviner la présence de l’être disparu ont le don d’exaspérer les organisateurs d’enterrements civils.
        N’est-elle pas d’un caractère véritablement diabolique et digne du pinceau de quelque peintre épris du fantastique cette scène qui s’est passée à Brest, le jour du Mardi-Gras, le 26 février 1884 :
        « Vers trois heures, mardi, le convoi funèbre d’une petite fille suivait la rue Saint-Yves ; arrivé devant le magasin Cailloux, le cortège fut remarqué par des voyous déguisés en moines, qui menaient grand tapage sur la place.
        « Ces misérables, sans égard pour la douleur du père, qui suivait