Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/453

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pour clients, ces produits inutiles des écoles normales supérieures ; de jeunes filles. Paris en est déjà empoisonné.

Nihilistes de l’amour et de la famille, on les renontre à chaque pas, les bohèmes enjuponnées, portant le chignon court, le faux-col masculin, et ayant pour signe de ralliement le pince-nez professionnel. Elles enseignent, elles consultent, elles décident. Une cour est autour d’elles. On les voit corriger les demandes d’argent ou écrire les lettres d’amour de leurs collègues ignares, vachères promues ou filles de faubourg n’ayant, en fait d’école, que passé par l’École militaire. Elles ont une clientèle. Les placiers en liquides les admirent et font assaut d’érudition avec elles. En outre, pour affirmer leur supériorité, elles ont des raffinement extrêmes et contribuent au développement de ce culte de Lesbos, dont les autels de chair voient aujourd’hui tant d’agenouillées.

Nous les retrouverons aussi ailleurs, dans ces établissements spéciaux, que Scholl a baptisés les bouillons Duval de l’amour. Quand ils sont bien montés, ils comptent toujours parmi leurs pensionnaires une dame diplômée, et au consommateur qui en fait la demande, on sert aujourd’hui « l’institutrice. » comme autrefois la négresse ou la femme à barbe. Voila le progrès[1].

  1. Echo de Paris du 11 août 1884.
        Ce qu’il y a d’amusant c’est qu’un journal religieux d’Auvergne, le Dimanche des Familles, avant constaté à son tour ces navrantes évidences, la Lanterne, qui ne supposait pas qu’un journal juif eût pu avoir un jour, par hasard, l’idée de dire la vérité, accusa la feuille catholique de calomnie et la dénonça naturellement aux juges francs-maçons dont elle est sûre. Voilà en quels termes polis elle l’exprimait, sans se douter qu’elle s’adressait directement non à un conservateur, mais à un républicain éprouvé comme M. Edmond Lepelletier.
        « L’abominable gredin qui diffama ainsi tout un corps honorable donne à ses inventions mensongères des conclusions plus odieuses encore.
        « Voilà les polissonneries qu’on ose publier dans une feuille soi-disant religieuse.
        « Le lâche bandit qui commet ces jolies choses se cache sous une signature de fantaisie ; mais il y a un libraire-éditeur, un imprimeur. Laissera-t-on passer ces infamies sans infliger à ce Basile auvergnat la correction qu’il mérite ? »