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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/455

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s’immiscer dans l’appréciation des matières et des méthodes d’enseignement. »

Une commission scolaire qui ne s’occupe pas de l’enseignement, c’est un comble, comme on dit dans cet argot des boulevards que les Juifs ont mis à la mode, mais qu’est-ce que cela peut faire à Dreyfus, dès qu’il s’agit de molester les chrétiens ?

Cet épisode, en tous cas, met bien en relief le côté Cottin qui se mêle dans ces persécutions au côté coquin, la fureur du cuistre contre ceux qui s’obstinent à ne pas admirer sa littérature. « Ce que l’Almanach des Muses, a dit Chateaubriand, a fourni d’agents à la Terreur est incroyable. La vanité des médiocrités en souffrance produisit autant de révolutionnaires que l’orgueil blessé des culs-de-jatte et des avortons : révolte analogue des infirmités de l’esprit et de celles du corps. »

Sous ce rapport, Compayré a peut-être dépassé Paul Bert, par son opiniâtreté à imposer son manuel à peser sur les ministres en les menaçant de son vote pour que ce manuel, que rejettait tout le monde, fût rendu obligatoire. En 1883, toujours sous la pression de Compayré, le préfet de la Manche révoqua, non pas une institutrice laïque, mais une religieuse qui ne pouvait, on en conviendra, accepter un ouvrage condamné par le Pape, Mme Fontaine, en religion sœur Thérèse, du Carmel d’Avranches. Quelque temps auparavant, l’impudent Ferry déclarait « qu’il n’y avait aucun manuel autorisé dans les écoles[1]. »

  1. C’est ce Compayré, célébrant dans ses manuels le suffrage universel, qui, dans une réunion publique pour les élections de 1885, lança une botte de foin aux électeurs qui sifflaient le candidat opportuniste.
        — Vous avez tort, monsieur le député, lui dit un paysan, de vous priver de votre déjeuner de demain.