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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/477

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tapage infernal autour de cet honneur précieux. Ce n’est pas mauvais, d’ailleurs : la boue remuée pue davantage que lorsqu’elle reste stagnante, et le chimiste social peut s’instruire en étudiant la composition des vapeurs méphytiques qu’elle dégage. Il faut se hâter par exemple : à peine, par l’ouverture béante, a-t-on aperçu le cloaque qui est au-dessous de notre Paris républicain, que tout le monde crie : « Remettez la plaque ! »

Dieu me garde de manquer de respect à une mère de famille calomniée ; je ne crois pas qu’on puisse trouver dans ce livre violent une allusion qui puisse même effleurer l’honneur d’une honnête femme. Il est permis cependant de regarder et de juger la pièce à grand spectacle qu’on a montée à l’occasion de l’affaire Hugues.

Quelle salle, plus faite pour inspirer les républicains que celle du 8 janvier 1885 ! Terrifié d’avance a l’idée d’être en butte aux attaques de la presse radicale, le président Bérard des Glajeux s’est dessaisi, avec une prudence peu héroïque, du droit de maintenir le bon ordre, il a délégué tous ses pouvoirs à Lunel, le chef des gardes du Palais.

Ce Lunel est-il parent de l’agent de change juif de ce nom ? Je ne sais. En tous cas, après avoir été congédié, il a été réintégré dans son emploi, grâce à l’appui énergique le la Lanterne et de l’Intransigeant. Les billets d’entrée sont aux plus offrants, on les met aux enchères aux environs du Palais de Justice, et les gamins poursuivent les passants de leurs offres.

Les souteneurs et les prostituées ont envahi le prétoire ; ce monde ignoble se mêle aux jurés, chasse les avocats de leurs bancs. Une fille publique, à moitié déshabillée, se montre, le corsage ouvert et la mine provocante, entre le