Page:Drumont - Les Juifs contre la France.djvu/74

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En rendant compte de mon mandat j’ai expliqué cette situation à mes électeurs d’Alger qui, du reste, étaient depuis longtemps de cet avis.

Que représentons-nous, citoyens ? leur ai-je dit. Nous représentons la continuation de la Révolution ou plutôt la revision et la rectification de la Révolution. Lorsqu’ils ont guillotiné les Nobles qui pouvaient avoir leurs vices et leurs travers, mais dont les familles, somme toute, avaient combattu pendant des siècles pour la France, avaient versé leur sang sur tous les champs de bataille, nos aïeux ceux qui ont fait la Révolution, n’ont pas prétendu se donner pour maîtres des Juifs infects sortis de tous les ghettos du monde…

M. Dupuy, dans sa réponse à mon interpellation, semblait vouloir mettre les Antisémites en opposition avec ceux qu’il appelait « les héritiers de 89 ». Ce peut être un mouvement oratoire heureux devant une Chambre sympathique aux Juifs, mais c’est là un argument qui ne soutient pas la discussion.

En réalité, nous sommes tous les héritiers de 89. En ce qui me concerne, je suis aussi plébéien que M. Dupuy, j’ai gagné ma vie par mon travail depuis l’âge de dix-huit ans, et nous en sommes tous un peu là.

Ainsi que je l’écrivais à l’un des présidents les plus dévoués de nos Comités, ce qui précisément nous distingue des Juifs, c’est que nous sommes des héritiers d’un genre particulier, des héritiers qui ont été frustrés, des héritiers qui n’héritent pas. Les Juifs, les derniers arrivés, les Tards venus de la Patrie française ; ont tout pris pour eux ; ils ne nous ont rien laissé.

Nous trouvons qu’ils se sont fait la part trop