Page:Drumont - Les Juifs contre la France.djvu/82

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tible de s’emballer pour une cause quelconque. Il a mené adroitement sa barque au milieu des intrigues qui s’agitaient autour de Villemessant, et il est arrivé ainsi à cette situation de directeur du Figaro, qui jadis, était considérée comme le bâton de maréchal du journalisme.

Il a pu faire preuve à l’occasion d’obligeance et de courtoisie, mais ce qui est certain, en tout cas, c’est qu’il n’a rien d’un Don Quichotte qui se précipite la lance en avant pour défendre les persécutés. S’il a sacrifié sa clientèle, c’est que la Juiverie lui a donné l’équivalent de ce qu’il perdait.


Cornély ne soutiendrait pas davantage, en causant en tête à tête avec un camarade, que Clemenceau ait été poussé par sa seule sensibilité à écrire, chaque matin, depuis bientôt deux ans, un article sur les malheurs d’un capitaine Juif.

En réalité, Clemenceau serait profondément vexé s’il pouvait supposer qu’un homme intelligent le croie capable d’une pareille bêtise. Vu dans son type exact, cet homme est intéressant à sa manière ; c’est le dernier des Balzaciens, un être mystérieux, un struggler for life d’une rare robustesse et doué d’une incroyable force de résistance, car il a fallu vraiment qu’il eût les épaules solides pour