Page:Du Bellay - Œuvres complètes, édition Séché, tome 1.djvu/199

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Qui a veu les Lyz, et les Rozes

  Avecq' la belle Aube decloses,
  Celuy a veu votre beau Teint:
  Dont le Blanc, et Vermeil ensemble
  Le Pourpre coloré ressemble,
  Et du Laict la Blancheur eteint.

Qui a conté les fleurs sacrees

  Des Rives, Campaignes, et Prees,
  Dont l'Air, quand il est plus rient,
  Orne les Cheveux de la Terre,
  Et les Pierres, que lon va querre
  Par tant de flotz en Orient:

Celuy a nombré (ce me semble)

  Vos Graces, et Vertuz ensemble
  Avecques les Traictz de votz yeux,
  Dont mil', et mile fleches darde
  Contre celuy, qui vous regarde,
  L'Enfant, qui surmonte les Dieux.

Qui de la Harpe Thracienne

  A ouy la voix ancienne,
  Des foretz l'Ebahissement,
  Les votres luy fera pareilles,
  Qui font des plus rudes Oreilles,
  Voyre des Coeurs ravissement.

Voulez-vous que ma Plume ecrive

  Comment dessus la verde Ryve
  De Cadme la peu fine Seur
  Eloingnant sa fidele