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Page:Du Bellay - Œuvres complètes, édition Séché, tome 1.djvu/214

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Pour ecouter ce, que ma Lyre accorde Sur sa plus haute, et mieux parlante chorde.

  Cetuy quiert par divers dangers
  L'honneur du fer victorieux:
  Cetuy la par flotz etrangers
  Le soing de l'or laborieux.

L'un aux clameurs du Palaiz s'etudie, L'autre le vent de la faveur mandie.

  Mais moy, que les Graces cherissent,
  Je hay' les biens, que lon adore,
  Je hay' les honneurs, qui perissent,
  Et le soing, qui les coeurs devore:

Rien ne me plaist, fors ce, qui peut deplaire Au jugement du rude populaire.

  Les Lauriers, prix des frontz scavans,
  M'ont ja fait compaignon des Dieux:
  Les lascifz Satyres suyvans
  Les Nymphes des rustiques lieux

Me font aymer loing des congnuz Rivaiges La sainte horreur de leurs Antres sauvaiges.

  Par le Ciel errer je m'attens