Page:Du Bellay - Œuvres complètes, édition Séché, tome 2.djvu/130

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Qui la verge enchanteresse,
Dont la Dame vengeresse
Tourna les visages Grecs :
Ni les flambeaux, qu’on allume
Aux obsèques, ni la plume
Des mortuaires oyseaux.
Ni les œufs qu’on teint et mouille
Dans le sang d’une grenouille,
Ni les avernales eaux :
Ni les images de cire.
Ni ce. qui l’Enfer attire.
Ni tous les vers enchantez
Par la vieille eschevelée
D’une voix entremcslee
Six et trois fois rechantez ;
Ni le monstrueux breuvage
Meslé avecques la rage
Qui s’enfle au front des chevaux,
Ni les furies ensemble
Enfanteroyent {ce me semble)
Le moindre de mes travaux.
Moindre feu ne me consume,
Et moindre peste ne hume
La tiède humeur de mes os
Que l’herculienne flamme
Ayant le don de sa femme
Engravé dessus le dos.
Les flots courroucez, qui baignent
Leurs rivages, qui se plaignent
Ne sout plus sourds que je suis :
Ni ce peuple qui habite
Où le Nil se précipite
Dedans la mer par sept huis.
Les vents, la pluie, et l’orage.
N’exerce plus grand outrage,
Sur les monts et sur les flots,
Que l’éternelle tempestc,
Qui brouille dedans ma teste
Mille tourbillons enclos.
Comme la foie prestresse,
A qui le Cynthien presse