Sur le portrait de ton image saincte ?
N’est-ce pas toy, qui forma la rondeur
De l’univers, tesmoin de ta grandeur,
Et qui fendis l’obscurité profonde,
Pour en tirer la lumière du monde ?
De rOcean, qui nous baigne à l’entour
Fichant aux cieux du jour la lampe claire,
Et le flambeau qui à la nuit esclaire.
Et toutefois ces grands œuvres parfaits.
Que ta main saincte heureusement a faits,
Doyvent périr, non ta parole ferme,
De qui le temps n’a point borné le terme.
Geste parole a promis aux esleus,
Dont les saincts noms en ton livre sont leus,
Ennuy, travail, servitude moleste,
Le seul chemin de ton règne céleste.
O trop ingrat, ô trop ambitieux.
Cil, qui premier nous defferma les yeux.
Et qui premier, par trop vouloir cognoistre
Fit le péché entre nous apparoistre ?
Ce fut alors que le ciel peu bénin
Vftmit sur nous sou courroux et venin,
Faisant sortir du centre de la terre
La pasle faim, et la peste, et la guerre.
Le monde alors d’une nue empesché
Vivait captif sous les lois du péché,
De qui l’horreur sur taut d’âmes immondes.
Fit déborder la vengeance des ondes :
Alors, Seigneur, d’un clin d’oeil seulement
Tu moissonnas la terre également
Ne reservant de tant de milliers d’hommes,
Qu’une famille en ces lieux où nous sommes.
O bien-heureux, et trois et quatre fois,
Qui a gousté le sucre de ta voix.
Et dont la foy, qui le péché desfie,
En ton effort sa force fortifie !
Certes celuy qui tel bien a receu.
De son espoir ne se verra deceu :
S’il est ainsi, que la foy sauva l’Arche,
Et d’Israël le premier Patriarche,
Ce fut celuy, Seigneur, à qui tu fis
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