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Page:Du Bellay - Œuvres complètes, édition Séché, tome 2.djvu/66

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Lequel pour se dessachcr
Voulant ce semble) attacher
Or’ cestuy. ores celuy,
Par ne sçay quelles sornettes
Fait un présent de sonnettes
A qui moins est fol de luy.
Si est-ce que le japper
De tels indoctes volumes
N’a le pouvoir de coupper
L’aile aux bien-volantes plumes :
Qui sous un argument feint
Nous ont si vivement peint
Toutes nos aflections,
L’honneur, la vertu, le vice
La paix, la c^ucrre et l’office
Des humaines actions.
Or entre les mieux appris
Le cœur des Muses ordonne
Qu’à Herberav soit le pris
De la plus riche couronne :
Pour avoir si proprement
De son propre accoustrement
Oriié l’Achille Gaulois,
Dont la douceur alléchante
Donne à celuy qui le chante
Le nom d’Homère François.
Si j’avoy l’archet divin
De la harpe Ronsardine,
Le bas fredon Angevin
Diroit la gloire Essardine :
Neantmoins tel que je suis,
Je la diray, si je puis,
Non icy tant seulement
Mais en cent papiers encore
A fin que son bruit décore
Le mien éternellement.