Ny par les bois les Driades courantes,
Ny par les champs les fiers scadrons armez,
Ny par les flotz les grands vaisseaux ramez,
Ny sur les fleurs les abeilles errantes,
Ny des forestz les tresses verdoyantes,
Ny des oiseaux les corps bien emplumez,
Ny de la nuit les flambeaux allumez,
Ny des rochers les traces ondoyantes,
Ny les piliers des sainctz temples dorez,
Ny les palais de marbre elabourez,
Ny l’or encor’, ny la perle tant clere,
Ny tout le beau que possedent les cieulx,
Ny le plaisir pouroit plaire à mes yeulx,
Ne voyant point le Soleil, qui m’eclere.
XCVII
Qui a peu voir la matinale rose
D’une liqueur celeste emmïellée,
Quand sa rougeur de blanc entremeslée
Sur le naïf de sa branche repose :
Il aura veu incliner toute chose
A sa faveur : le pié ne l’a foulée,
La main encor’ ne l’a point violée,
Et le troupeau aprocher d’elle n’ose.
Mais si elle est de sa tige arrachée,
De son beau teint la frescheur dessechée
Pert la faveur des hommes et des Dieux.
Helas ! on veult la mienne devorer :
Et je ne puis, que de loing, l’adorer
Par humbles vers (sans fruit) ingenieux.
XCVIII
S’il