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Page:Du Bouvot De Chauvirey - La terre de Chauvirey, 1865.djvu/45

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porte donnant entrée sur la cour un écusson qui présente les armoiries accolées des Du Châtelet et des Lénoncourt ; ces armoiries sont celles de René Du Châtelet, devenu propriétaire de ce château en 1606, et mort en 1617, et de sa femme Gabrielle de Lénoncourt. Ce fut précisément parce qu'il appartenait alors à une puissante famille de Lorraine que ce château put échapper aux désastres de l'époque dont il s'agit. On exposera plus tard[1] les véritables causes de sa destruction ; mais ce qui est hors de toute contestation c'est qu'elle ne provient en aucune façon des événements de 1641, et qu'à cette époque ce fut le Château-Dessous qui eut seul à supporter tout l'effort de la guerre, et dont le seigneur subit le traitement que rapporte Girardot de Beauchemin.

La dernière lutte qu'eut à soutenir Chauvirey se termina encore à son désavantage ; ce fut en effet la première place dont s'empara le maréchal de Navailles envahissant la Franche-Comté au commencement de la campagne de 1674, qui assura la possession de cette province à Louis XIV. « Les ennemis, dit Navailles[2], se présentèrent deux fois pour reprendre ce château, qui est important pour couvrir la campagne. » Daniel Du Châtelet était à cette époque possesseur du Château-Dessus, et le Château-Dessous appartenait à François de La Fontaine, comte de Verton, marié en 1654 à Béatrix-Françoise de Buffignécourt, laquelle était fille de Claude de Buffignécourt dont il vient d'être parlé[3]. Mais il ne parait pas que cette fois les châteaux aient eu à supporter d'autres inconvénients que ceux d'une prise de possession temporaire ; il est probable même qu'elle eut lieu du consentement de leurs propriétaires, dont l'un, François de La Fontaine, était Français, et dont l'autre, qui était de Lorraine, avait épousé la sœur de celui-ci.

Si cette lutte fut, comme on vient de le dire, la dernière que les châteaux de Chauvirey aient eu à soutenir contre les ennemis du dehors, ils eurent plus récemment à souffrir de ceux dudedans. Au commencement de la Révolution, en 1790, le Château-Dessus de Chauvirey-le-Châtel et le château de Chauvirey-le-Vieil furent saccagés et mis au pillage. MM. d'Ambly, propriétaires du premier, avaient émigré en le laissant sous la garde d'un serviteur dévoué. Celui de Chauvirey-le-Vieil était habité par

  1. Voir ci-après au nombre 19,A
  2. Dépêche du duc de Navailles à Louvois en date, à Dijon, du 24 janvier 1674.
  3. Voir p.20 ; N° de page de l’ouvrage original de 1865