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LE DÉPÔT.

moins d’un an et un jour d’emprisonnement ; Saint-Lazare, maison d’arrêt et de correction exclusivement réservée aux femmes et divisée en plusieurs sections, où l’on peut garder sans contact les prévenues, les jugées, les jeunes filles retenues en correction paternelle et les filles publiques ; une infirmerie où l’on traite certaines maladies spéciales est annexée à la maison ; — la Petite-Roquette, maison d’éducation correctionnelle pour les garçons ; — la Grande-Roquette, dépôt des condamnés, où les grands criminels attendent leur départ pour les maisons centrales, la déportation outre mer ou l’échafaud. — En temps normal, tout individu arrêté est écrouè d’abord dans une prison attenante au Palais de Justice et qui est le Dépôt près la Préfecture de police, divisée en deux parties distinctes, l’une destinée aux hommes, l’autre attribuée aux femmes, que surveillent les sœurs de Marie-Joseph. Cette énorme geôle, contenant cent quatre-vingt-quinze cellules et de vastes salles, est disposée pour la détention individuelle et pour la détention en commun ; construite dans les dernières années du second Empire, elle est en fortes pierres de taille, et outillée de manière a défier les tentatives d’évasion. Les salles du commun pour les hommes et pour les femmes s’étendent sous le grand escalier du Palais de Justice qui fait face à la place Dauphine.

La façade occidentale du Palais est aujourd’hui dégagée, car l’incendie a détruit les vieilles constructions qui la masquaient encore aux jours de la Commune ; elle était alors littéralement enveloppée, et le Dépôt avec elle, par les bâtiments de la Préfecture de police. Celle-ci était un assemblage de maisons branlantes, juxtaposées plutôt que réunies, et que l’on avait utilisées, vaille que vaille, selon les nécessités du service. Au bout de la place Dauphine, un porche que l’on pou-