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CHAPITRE XV

LA MENDICITÉ


i. — historique.

Dans les pays pourvus d’établissements de bienfaisance, la mendicité est un délit. — À Paris, c’est un métier. — Anciennes corporations. — Le Coësre. — Cagoux. — Orphelins et polissons. — Rifodés. — Marcandiers. — Piètres, malingreux, francs-mitoux. — Sabouleux, batteurs de dig-dig. — Callots, hubains, coquillards. — Courtaux de boutange, narquois. — Le ballet de la Nuit. — La cour des Miracles. — L’enclos Saint-Jean-de-Latran. — Ordonnances coercitives. — Chasse-gueux. — Jean Douet de Romp-Croissant. — Projet pour l’utilisation des mendiants. — Le renfermement des pauvres. — L’hôpital général. — 40000 mendiants. — Les invalides. — Nouvelles ordonnances. — Le Mississipi. — Instructions aux intendants. — Transportation. — Enlèvements. — Bains de sang humain. — Lettre de Louis XVI. — Décret du 20 mai 1790. — Dépôts de mendicité. — Retour au passé ; décret de l’an II. — Efforts de la Convention. — Ineptie du représentant Lelong. — Propositions violentes. — Thuriot. — Arrêté de la Commune. — Le bon temps du Directoire. — Mendiants sinon voleurs. — Arrêté constitutif du 12 messidor an VIII.


« Pauvreté n’est pas vice, » dit avec raison notre vieux proverbe ; mais entre l’indigence qui est un malheur pour celui qu’elle atteint et la mendicité qui est un délit pour celui qui l’exerce, il y a une différence essentielle dont on ne tient pas assez souvent compte. La mendicité est tolérable, et jusqu’à un certain point un