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Page:Du Camp - Paris, tome 4.djvu/135

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Elle a donné à certains services, entre autres à celui du traitement des malades à domicile, une extension considérable, qui, sans nul doute, se développera encore. Les résultats obtenus sont déjà dignes d’être remarqués : les registres de traitement ont, en 1869, reçu 72 706 inscriptions, dont 11 671 pour accouchements et 61 035 pour faits de maladie. Le total des journées de maladie a été de 842 907, ce qui donne en moyenne 14 jours par malade ; les frais d’un tel service, qui fournit non-seulement le médecin, mais encore les médicaments, se sont élevés au chiffre de 818 897 fr. 23 cent. Parmi les 11 671 femmes qui, au moment de leur accouchement, ont eu recours à l’Assistance publique, 9 283 étaient mariées ou du moins vivaient en ménage ; 2 388 étaient des filles-mères ou des femmes abandonnées ; les 85 293 journées de traitement ont coûté 162 009 fr. 02 cent.

Je ne sais guère un autre pays qui ait fait de la charité publique un des rouages les plus importants de son mécanisme général. Paris regarde comme un devoir d’accueillir, de secourir toutes les différentes formes de misère et d’indigence que l’initiative individuelle ne peut atteindre. Le bien des pauvres ne devient plus, comme dans les siècles passés, la propriété de congrégations qui se tenaient quittes avec quelques distributions d’aumônes et beaucoup de prières. Administré sous la surveillance même de l’État, il est soumis au contrôle minutieux de la cour des comptes, et il n’est pas possible aujourd’hui d’en soustraire un centime. Dans nos plus mauvais jours, quand notre ville affolée dépavait ses rues pour y faire des barricades, l’Assistance publique a fonctionné avec une irréprochable régularité ; au lieu de se ralentir, elle redoublait de zèle, comme pour se préparer à mieux panser les plaies que la population parisienne semblait prendre plaisir à se