1854, Paris traversa des crises analogues ; mais on s’était pour ainsi dire familiarisé avec le redoutable fléau asiatique, la population resta calme, et le service hospitalier normal put satisfaire à toutes les exigences. Le choléra de 1849 fut plus meurtrier cependant que celui de 1832 ; voici, du reste, le chiffre des décès à Paris pendant ces trois épidémies : en 1832, 18 402 ; en 1849, 19 165 en 1854, 9 217.
Notre service hospitalier, bien que très-fortement organisé, aurait besoin d’être augmenté dans des proportions sensibles, car il n’est plus en rapport avec la population qu’il a mission de secourir. En effet, Paris ne possède aujourd’hui que quinze hôpitaux, dont huit ont un caractère général et dont sept sont réservés à des spécialités nettement définies. Les huit premiers sont : l’Hôtel-Dieu, qui contient 834 lits ; — Notre-Dame de la Pitié, destiné dans le principe, par édit de Louis XIII en date du 27 avril 1612, à renfermer les pauvres : 726 lits ; la Charité, d’abord installée en 1602 au quai Malaquais sous les auspices de Marie de Médicis, qui avait fait venir de Florence des religieux de l’ordre de Saint-Jean de Dieu, et plus tard établie, par suite d’échange de terrains opéré en 1616, où nous la voyons à présent : 467 lits ; — Saint-Antoine, ouvert en vertu d’un décret de la Convention du 17 janvier 1795 dans les bâtiments d’une ancienne abbaye relevant de Citeaux : 594 lits ; Necker, fondé en 1776 avec un premier fonds de 42 000 livres données par Louis XVI dans une ancienne maison de bénédictines : 445 lits ; — Cochin, bâti de 1780 à 1782, grâce aux libéralités du curé de Saint-Jacques du Haut-Pas : 197 lits ; — Beaujon, réservé dès 1784 par le célèbre financier à l’entretien de vingt-quatre orphelins, converti en hôpital par décret conventionnel du 17 janvier 1795 : 416 lits ; — La Riboisière, dont la construction, décidée en 1839, commencée en