Aller au contenu

Page:Du Camp - Paris, tome 4.djvu/191

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

possible le système de l’isolement ; les salles les plus vastes ne peuvent contenir que vingt-six lits ; il a multiplié les chambres à deux, à quatre lits ; il a ménagé des dégagements, il a tenu compte de toutes les exigences, il a été au-devant des inconvénients supposés, et s’il imagine une façade à la fois simple et grandiose indispensable à un établissement de cette importance, s’il imprime au dôme de la chapelle un style rappelant l’époque du petit appareil et du plein cintre qu’il a employés, s’il remplace le cadre en bois de ses lucarnes par des cadres en pierre, il n’aura pas échoué dans la tâche très-ardue qu’il avait acceptée ; mais on n’en restera pas moins surpris de voir un hôpital général, un hôpital de huit cents lits, se dresser à côté de l’ancien Hôtel-Dieu, dont la situation est justement critiquée depuis plus d’un siècle.

Avant de prendre un parti définitif, on a consulté l’Académie de médecine et la Société de chirurgie ; ces deux compagnies éminentes, qui n’ignoraient pas que Dupuytren avait en 1824 loué « la position heureuse, la bonne exposition, la salubrité de l’Hôtel-Dieu, » furent néanmoins à peu près unanimes à demander que l’hôpital central par excellence fut déplacé. On proposa de le reconstruire dans l’île Louvier, au Gros-Caillou, sur divers terrains placés dans l’enceinte de Paris, mais près des fortifications. L’Assistance publique proposait une autre solution, qui offrait des avantages extrêmement précieux. Elle voulait, reprenant une idée émise par M. d’Argout, idée qui avait donné lieu à un projet tracé en 1832 par M. Gau, construire, entre le quai Montebello et la rue Galande, une simple infirmerie de deux cents lits destinée aux cas d’urgence rigoureuse ; de plus, elle eût bâti dans les communes nouvellement annexées quatre hôpitaux de deux cents lits chacun. On satisfaisait ainsi aux exigences scientifiques et aux exi-