Aller au contenu

Page:Du Camp - Paris, tome 4.djvu/204

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment du siècle par deux faiseurs, Gloux et Duchayla, qui, dans un établissement de bienfaisance, ne virent qu’un moyen de faire fortune. Ils intéressèrent l’empereur et l’impératrice Joséphine à leur projet, et organisèrent une maison de retraite dans l’ancien couvent de Sainte-Périne, à Chaillot. Ce grand hospice, placé au milieu de très-vastes jardins, fut immédiatement adopté par la plupart des personnes âgées que la Révolution avait ruinées, et qui cependant avaient conservé des ressources suffisantes pour acquitter la pension annuelle. L’incurie, — pour ne pas dire plus, — des administrateurs était telle, que pendant quelques mois de 1807 l’empereur envoyait aux pensionnaires des vivres préparés pour eux aux cuisines des Tuileries. Sans cette précaution vraiment extrême, ils eussent été exposés à mourir de faim. Aussi un arrêté du ministère de l’intérieur, en date du 13 novembre 1807, autorise le préfet de la Seine à s’emparer de la direction de Sainte-Périne, au nom du conseil général des hospices.

Depuis ce temps, et malgré de nombreux procès que les sieurs Gloux et Duchayla intentèrent à l’administration municipale, l’institution fonctionna avec régularité. Elle recueillit bien des existences qui avaient eu leurs jours de grandeur, et plus d’un haut personnage put, grâce à cet asile, éviter les humiliations de la charité publique. Le vieux couvent de Chaillot, atteint par le percement de deux boulevards, a été détruit et remplacé en 1862 par une ample maison construite à Auteuil dans un parc de 78 651 mètres. C’est le Louvre des hospices, et l’on n’y reçoit que l’aristocratie de la pauvreté. L’article 8 du règlement spécial est formel : L’Institution de Sainte-Périne est destinée à venir en aide, sur la fin de leur carrière, à d’anciens fonctionnaires, à des veuves d’employés, à des personnes qui ont connu l’aisance et sont déchues d’une position ho-