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Page:Du Camp - Paris, tome 4.djvu/262

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par an. Deux arrêtés du conseil général des hospices, l’un du 29 avril, l’autre du 17 septembre 1802, supprimèrent le débit, et mirent la cantine en adjudication pour une somme qui s’éleva progressivement de 15 000 à 18 000 francs. Le fermier, ne cherchant qu’à réaliser un gain considérable, livrait des boissons frelatées ; on buvait à toute heure, l’ivrognerie régnait en permanence à Bicêtre avec tous les désordres qu’elle comporte. Les inconvénients de ce système furent tels, qu’en 1837 trois arrêtés successifs du conseil général des hospices abolirent le fermage des boissons et décidèrent l’établissement d’une cantine gérée par l’administration. Les résultats ont dépassé ce que l’on avait pu espérer, car depuis lors la maladie et la mortalité ont diminué d’un dixième.

Les salles de la cantine ressemblent à celles d’un grand cabaret : murailles nues, sol bitumé, tables et bancs en bois, comptoir d’étain défendu par une petite barrière derrière laquelle se tient le sommelier. On est surpris en voyant une large pancarte indiquant qu’il est défendu de fumer. Une telle prohibition dans un lieu réservé spécialement « au culte de Bacchus » parait bien excessive. Du reste, lorsqu’on voit répétée sur tous les murs d’une maison la phrase sacramentelle : « Il est interdit de fumer, » on est à coup sûr dans une dépendance de l’Assistance publique, car jamais une administration n’a fait une telle guerre au cigare et à la pipe ; ce qui tendrait à prouver que le directeur général ne fume pas.

Malgré les améliorations qu’on n’a cessé d’apporter à l’hospice depuis trente ans, la distribution des locaux, dans certains services, est encore bien défectueuse. Il y a des dortoirs, celui de la salle Saint Augustin par exemple, qui contiennent beaucoup trop de lits : 120 réglementaires et 20 supplémentaires. Si vaste que soit