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Page:Du Camp - Souvenirs d’un demi-siècle, tome 2.djvu/234

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votent pour lui. Ils s’imaginent que, si le chef de l’État était élu, par voie plébiscitaire, la majorité se porterait sur un Orléans, ou sur un Bonaparte ; chacun de ceux-ci est naturellement persuadé que son nom sortirait victorieux de l’urne populaire. Je crois qu’ils se trompent ; qu’ils font le jeu du prétendant Boulanger, qui, si par leur aide il arrive au pouvoir, les engagera à rester où ils sont : au-delà des frontières.

J’oublie que ce ne sont pas mes impressions d’aujourd’hui mais bien mes souvenirs d’hier que j’ai à écrire ; les incidents de cette année ont été si graves que je m’y suis arrêté ; le lecteur me le pardonnera, en se rappelant que je ne lui ai promis qu’une causerie.

Baden-Baden, 29 septembre 1888.