Page:Du Flot - Les mœurs du tigre, récit de chasse, 1886.djvu/23

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ments plaintifs mêlés aux clameurs discordantes des singes qui ne dorment jamais d’une manière continue. La brise, devenue très sensible, apportait avec les puissantes effluves de la végétation, les fortes émanations des troupeaux et des félins. Vingt fois les hommes s’arrêtèrent, paralysés par l’effroi ; vingt fois l’officier dut recourir à la menace de son pistolet pour les contraindre à reprendre la route.

Plus tard, en me racontant les péripéties de ce voyage, le colonel éprouvait encore des émotions soudaines. Il baissait la voix, il lui arrivait de se laisser surprendre l’oreille tendue aux bruits du dehors.

Vers les trois heures, au moment de la première lueur de l’aube, la nuit étant encore fort épaisse, la lune qui jusque-là avait versé abondamment ses rayons se voila tout d’un coup. On se trouva