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IV

LA CHASSE DU TIGRE



Le fait suivant s’est passé dans les Nielgherries, dans cette station d’Ootakamund que les Anglais ont transformée en sanitarium. Les héros sont mes proches, mes plus proches parents.

En 1869, M. de F…, un Français, depuis longtemps fixé dans l’Inde, abandonna les « hauts » pour se transporter au sud, dans le voisinage de la côte Malabar. Il y venait surveiller une plantation de café, et y menait avec lui toute sa famille, qui comprenait, outre Mme de F…, six enfants dont le plus âgé — une fille — avait alors une dizaine d’années. Un frère, plus jeune de deux ans, était le véritable chef de la petite troupe, qui prenait souvent ses ébats dans le voisinage de la maison d’habitation.

J’ai dit plus haut que les monts Nielgherries sont infestés de tigres. M. de F…, malgré ses occupations, ne négligeait pas la chasse, car le gibier abonde dans ces magni-