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Page:Du Hamel - Acoubar, 1611.djvu/10

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ARGVMENT.

corps bleſſé, & luy nier ſon aide elle qui pouuoit guarir d’vne ſeule œillade les ames plus offẽcees. Il tient dõc maintenã & ſon heur & la vie de ſa dame, puis que ſes deſirs furent n’agueres fauoriſez de ſa grace, & ſon corps preſẽtemẽt garẽti de la mort : mais Acoubar qui eſtoit parti de ſi loin pour eſteindre ſes flãmes, arriuant peu après, à elle au lieu de trouuer vn ruiſſeau de pitié, qui le rafreſchiſſe, il ſe plonge dãs vne fournaiſe defeintes, quil le cõſume receuãt vn cautere ſãs le ſẽtir, lors qu’il ſucce les baiſers de celle qui le trahit meſchãmẽt en ſõ cœur, folaſtrãt mignardemẽt pres de ſa bouche. Ces premieres delices (cõmẽcemẽt d’vn poiſon plus dãgereux) durent peu ceſte fois, à cauſe des nouuelles que Ergaſte l’vn de ſens gens, luy apporta que ſon armee ſe débãdoit ſi ſa preſence ne venoit arreſter leur fuite qui recouroit aux vaiſſaux pour le bruit qui eſtoit