Aller au contenu

Page:Du Laurens de la Barre - Fantômes bretons.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

76
FANTÔMES BRETONS


— Tu peux rire, va, vilain démon, se disait Fine, tu ne riras pas longtemps, nous allons voir.

En effet, quand elle eut saisi la petite fiole, elle la déboucha adroitement et, se levant tout à coup, elle aspergea d’eau bénite le vieux tonton qui en grinçait et toute sa séquelle, si vite et si bien que toute la bande disparut dans les caves de l’enfer en poussant d’épouvantables hurlements…

Mais le plus curieux de l’affaire, c’est que Griffard et sa femme se trouvèrent à l’instant commodément assis sur de bons fauteuils au château de Parafilando.

Enfin, si le roi Griffard Ier se trouvait un peu endommagé d’un côté, vous saurez que Finette n’eut pas de peine à le guérir par son adresse. Par malheur, on dit que la chaise de Griffard est restée en enfer, sensé, pour y asseoir quelquefois les plus grands personnages.

Ainsi finit mon histoire et la morale de tout ceci, mes amis, c’est qu’une bonne femme peut toujours sauver un méchant mari.


Coat-ar-Roch, 8 août 1878.