Page:Du Ryer - Dynamis, reyne de Carie, 1653.djvu/11

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L'un est Roi, l'autre est Reine, et tous deux en leurs charmes

Pour se gagner l'un l'autre ont de puissantes armes.

Ce serait ce me semble un prodige ici-bas,

Qu'on ne vit point d'amour où l'on voit tant d'appas.

Il vous souvient enfin des sanglantes tempêtes

Que des Rois étrangers poussèrent sur nos têtes,

Il vous souvient enfin qu'en ce commun effroi

Poliante accourut au secours du feu Roi,

Et que depuis ce temps toujours près de la Reine

Il travaille à la rendre et forte et Souveraine,

Comme pour la payer que son Père autrefois

Ait rétabli le sien dans le Trône des Rois.

Lorsque de part et d'autre on est si redevable,

Lorsque de part et d'autre on se rencontre aimable,

Lorsque de part et d'autre on se voit couronné,

L'amour naîtra bientôt s'il n'est pas déjà né.

Pensez-y.

Trasile

C'en est fait, et quoi qu'il en succède,

Tout le mal que tu crains a déjà son remède.

Ainsi par des raisons d'intérêt et d'État,

Contre quoi Dynamis ne rend point de combat,

Elle juge à propos, elle est même contente

De renvoyer chez lui le Prince Poliante.