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Scène III
Trasile, seul.
Vois donc, n'ai-je pas formé qu'un fantôme trompeur,
Lorsque ce grand dessein se formait dans mon coeur ?
N'ai-je, par des chemins mal assurés et sombres,
Comme dans un sommeil poursuivi que des ombres ?
Il n'importe, avançons ; c'est mon but et mon sort
Ou d'emporter un Sceptre, ou d'embrasser la mort :
Aussi bien quand l'esprit pour la gloire s'enflamme,
Qui vit sans la Grandeur est privé de son âme !
Suivons ce que la rage a de plus violent,
Le Trône est toujours beau, quand même il est sanglant.
Si ce n'est pas assez de faire agir un crime,
Pour monter aisément à ce degré sublime,
Nous en commettrons mille, et quand nous régnerons
Vainqueurs et Souverains, nous nous en absoudrons.