Page:Du Ryer - Dynamis, reyne de Carie, 1653.djvu/42

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Dynamis

Songez, songez au moins qu'il n'est rien sur la terre

Qui soit plus incertain que le sort de la guerre.

Si le traître triomphe et de vous et de moi,

S'il est votre vainqueur, sera-t-il pas mon Roi ?

Et si pour me sauver de sa fureur extrême,

Il faut qu'en un cercueil je me jette moi-même,

Voulez-vous que mon sang que mes mains verseront

Vous accuse du coup que vos yeux pleureront.

Poliante

C'est faire au bon parti de trop grandes injures,

Que de vous figurer ces tristes aventures.

On ne perd point sa cause et ses noms glorieux,

Quand on a le bon droit, et pour Juges les Dieux.

Dynamis

Enfin vous me forcez d'achever un ouvrage

Qu'un glorieux mépris inspire à mon courage,

Qui me met à couvert des poursuites d'Arcas,

Qui vous ouvre un chemin pour revoir vos États,

Qui tarit des faux bruits la source envenimée,

Et du mal que je crains sauve ma renommée.

J'ai longtemps éprouvé que le Trône a des maux