Que donne rarement la force et la victoire ;
Et j'offrirai du moins la première à mon Roi,
Et mon obéissance, et mon coeur et ma foi.
Si je ne puis avoir un plus noble partage,
Je me contenterai de ce seul avantage :
Mais comme d'un objet qui serait odieux,
Il détourne de nous et l'oreille et les yeux.
Non, je n'épargnerai ni le sang ni la peine.
Il ne faut plus douter d'une chose certaine.
Je n'ai donc plus d'appas, ni Trasile de foi ;
J'aurais donc des beautés si j'étais soeur d'un Roi ?
Ne nous regardez plus, vous faites bien, Trasile,
L'Amour a plus d'attraits quand il est plus utile.
Vous feriez une injure au pouvoir souverain,
S'il ne vous rendait pas si superbe et si vain.
Et de quelque mépris que vous donniez des marques,
J'excuse cet orgueil en de nouveaux Monarques.
Venez-vous donc, cruelle, au lieu de m'assister,
Aider à la fortune à me persécuter ?