La Reine d'un époux et l'Empire d'un Roi.
Que cette opinion soit fausse ou véritable,
Au moins elle a rendu ce Prince détestable ;
Et depuis ce temps-là, quoi que son bras fameux
Ait fait pour cet État et de grands et d'heureux,
Tout s'étouffe et se perd dans la haine secrète
Qui naquit de la mort du Roi que l'on regrette.
Je ne vois pas encor où tendent tes desseins,
Ni comment le pouvoir tombera dans tes mains.
Comme Arcas est partout un grand objet de haine,
L'aversion publique ira jusqu'à la Reine,
Si la Reine, oubliant et sa gloire et sa foi,
Peut donner son amour au meurtrier du Roi.
Alors on la croira même avecque justice,
D'un meurtre si cruel et coupable et complice.
Alors pour mieux venger le premier attentat,
Nous verrons éclater la haine de l'État,
Le Peuple s'animant par l'un et l'autre crime,
Fera de sa révolte un devoir légitime :
Et moi-même appuyant sa haine et sa fureur,
Je prendrai son parti contre une lâche Soeur.
Si la Couronne enfin tombe en cette tempête,