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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/114

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PERVERSE

— Le marquis… ton amant ?

— Parfaitement !

— Mais alors, madame, vous me volez ! Je vous ai achetée deux mille dollars par mois, vous me devez la marchandise convenue, vous n’avez pas le droit d’avoir d’autres amants.

Suzanne comprit que Johnson ne voulait pas être cocu.

— Ne t’emballe pas, gros loulou, tu es servi selon ton mérite. Le marquis n’est pas mon amant, un ancien seulement… alors, tu comprends…

— Non, dit Johnson, je ne comprends pas.

— Une supposition : toi, tu t’en irais, tu me quitterais, si je te savais avec une autre femme, je serais jalouse, bien que tu ne me sois plus rien… parce que, malgré tout, tu me serais encore quelque chose. C’est pourquoi je suis jalouse de ta fille qui a couché avec lui, voilà.

— J’ai compris, mais j’ai compris aussi que ce que ma fille fait ne te regarde pas ; je ne paie pas pour ça.