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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/200

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PERVERSE

aussi son sourire et son rire de femme heureuse, heureuse d’un bonheur léger et pénétrant dont elle n’avait pas encore songé à savourer le charme.

Ce fut pendant une interminable partie de jeu à travers l’appartement que M. Johnson surprit un jour Paula.

— Qu’est-ce que j’apprends, dit-il, cette chère Ketty a été très malade ?

— Très malade, oui, dit Paula en se laissant embrasser par son père, mais elle est guérie, bien guérie.

Il avait pris l’enfant dans ses bras, et Ketty joua avec la barbe grise de son grand-père.

Puis, il ne fut plus question du mal dont la pauvrette avait failli mourir : Johnson n’y attachant aucune importance puisqu’elle était sauvée. Paula dédaignant d’en parler davantage à quelqu’un qui ne devait pas s’y intéresser.

— Et San-Pedro ?

— Je ne l’ai pas vu depuis plus d’une semaine, répondit Paula.