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PERVERSE

cords de soupirs et d’harmoniques plaintes.

Paula retrouva son rêve.

Les baisers chantaient dans l’orbe de la veilleuse ; les caresses passaient avec des frôlements, avec des frissons.

Et, tout à coup, elle comprit.

En effet, maintenant, se jouait le terrible acte passionnel ; divine confusion animale, dans laquelle était contenue toutes les essences des voluptés.

En proie à une immense béatitude, Paula regardait le plaisir chanter ; mais dans son corps passaient des odeurs de chansons heureuses, et, des joies étendues devant elle, elle ramassait de magnifiques visions qui pénétraient sa chair de vierge.

Et elle comprit, Paula, le sens des romans parcourus, elle devina la grandeur des cris jetés par les romantiques passionnels, à travers les gorges des femmes meurtries, empoignées par le luxe divin des étreintes qui crispent les corps, cadavres de passions, abîmés dans l’extase de l’assouvissement, noyés dans leur voluptueuse chaleur des peaux