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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/257

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PERVERSE

payait et que, par conséquent, il était son maître.

Sa conduite de parvenu horripila Margot. Elle avait été longtemps sous la surveillance de sa mère, et elle avait soif de libertés : de Plombières ne la laissait pas une minute seule. Il assistait même à sa toilette comme s’il eût craint la femme de chambre de Margot.

Margot qui s’était fait appeler aristocratiquement Margot de Belaire, était quelquefois citée dans les échos des journaux mondains ; de Plombières, qui croyait savoir pourquoi les échotiers citaient son nom, écrivit au Journal, à l’Écho, au Gil-Blas, au Fin de Siècle, aux quatre grands journaux qui sont les fidèles chanteurs de la beauté et des beautés galantes, pour les prier « de ne point parler de Margot de Belaire qui n’était point une femme du domaine public. »

On en fit des gorges chaudes dans les cabinets de rédaction et l’on se promit de chasser sur les bois du marquis de Plombières.