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PERVERSE

une corbeille de soie, lui tendait son enfant.

— Voici ta fille, ma chérie, dit-il. Embrasse-nous tous les deux.

Elle embrassa son père d’abord, et serrant sa fille contre sa poitrine, elle la baisa avec amour.

Et heureuse, elle s’endormit.

Paula se releva de ses couches, rajeunie. Plus fraîche dans la pâleur de cire de son visage, elle revêtait une lilialité transparente comme si sa peau se fût changée en cristal.

Pendant la convalescence de Paula, M. Johnson avait eu le temps de revoir Suzanne de Chantel et d’être reçu dans l’intimité d’après-midi heureuses.

Pris aux sens, comme seulement se prennent les déjà vieux, il aurait voulu garder contre lui, toujours, la magnifique enjôleuse. Mais, elle, cabotine adroite, ne se donnait que petit à petit, afin de pouvoir donner davantage plus longtemps.

Ce ne fut que lorsque rebuté, il menaça de l’abandonner, que Suzanne consentit à