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Page:Du Sommerard - Catalogue et description des objets d’art de l’antiquité, du moyen âge et de la Renaissance exposés au musée.djvu/727

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alexandre du sommerard

1838-1846, 5 vol. et 510 planches), résumé de ses voyages, de ses longues études, de ses immenses lectures. On peut regretter que l’auteur n’ait pas adopté un plan plus didactique ; mais du Sommerard, par un sentiment de modestie exagérée, n’a pas voulu enseigner ce qu’il savait mieux que personne. Il s’est borné à exposer ses impressions personnelles, à décrire les monuments qu’il a vus, à signaler à l’attention leurs singularités, leurs caractères, leurs défauts et leurs beautés. Bien loin de faire rentrer des faits choisis dans une théorie quelconque, il s’est appliqué surtout à rassembler des observations exactes, et ce n’est qu’avec une certaine timidité qu’il y joint parfois des considérations très élevées sur l’art et l’archéologie. Il avait préludé à ce grand travail par une notice sur la ville de Provins (Vues de Provins, sans nom d’auteur, 1822, 1 vol. in-4o). Ce fut une des premières applications de la lithographie à la description des monuments. Des explications intéressantes accompagnent des planches qui représentent les nombreuses antiquités de Provins. Bien que destinées surtout aux gens du monde, elles renferment d’utiles renseignements historiques et archéologiques. On lui doit également une description et une notice historique sur l’Hôtel de Cluny et les Thermes, qui attirèrent l’attention publique sur ces deux monuments. Entouré d’une famille nombreuse et unie, recherchée et aimée de tout le monde, Alexandre du Sommerard ne connut qu’une pensée pénible, c’est qu’après lui sa collection pourrait être dispersée et perdue pour le pays. Il avait refusé les offres avantageuses d’un ambassadeur d’Angleterre, espérant que tôt ou tard le gouvernement français formerait un musée national de toutes les productions des arts et de l’industrie. Ce vœu ne devait être exaucé qu’après sa mort. Les Chambres, avec un honorable empressement, votèrent des fonds pour l’acquisition de son cabinet et de l’Hôtel de Cluny, et le ministre de l’intérieur voulut que le directeur de ce nouveau musée fût un fils d’Alexandre du Sommerard, instruit par ses leçons et compagnon de ses voyages et de ses travaux archéologiques. — Tout en se consacrant à la réhabilitation du moyen âge, du Sommerard n’était point insensible aux efforts de l’art contemporain. Il aimait les artistes, et était heureux de les encourager et de les soutenir à leurs débuts. Habile à décou-