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Page:Du Sommerard - Notices sur l’hôtel de Cluny et le palais des Thermes.djvu/146

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NOTES.

l’église, offraient à l’envi de larges tributs. C’était, entre les villes principales, à qui l’emporterait pour la dimension de sa cathédrale nouvelle ou entée sur l’ancienne.

Le tableau suivant, quoique très-incomplet[1], constate

  1. Nous n’y comprendrons que quelques sommités, en recherchant surtout quelques-unes de celles dont les créateurs ou collaborateurs ne sont pas entièrement oubliés. Nous excéderions les bornes que nous avons dû nous prescrire, en donnant ici seulement la nomenclature des églises gothiques françaises existant encore et assez remarquables pour que chacune d’elles puisse être l’objet d’un ouvrage intéressant, telles que les cathédrales d’Auch, d’Alby, d’Évreux, de Sens, de Troyes, Saint-Wast d’Arras, etc., etc. ; et secondairement, les jolies églises de Gisors, de Saint-Maclou de Rouen, de Louviers, de Candebec, de Notre-Dame-de-l’Épine près de Châlons (Marne), etc., etc.

    Que serait-ce donc si nous y comprenions toutes celles non moins remarquables, exploitées comme carrières depuis 40 ans seulement, telles que Saint-Wandrille, Jumièges, Saint-Berlin près de Saint-Omer (sacrifié récemment aux espaliers d’un horticulteur voisin), ou victimes de notre incurie, et se démolissant pièce à pièce, comme fait en ce moment l’immense basilique romane et sarrasine de Vézelai, célèbre par le concile de 1145, et comme point de départ de la croisade de Louis-le-Jeune, qui paya d’une double défaite son entraînement à l’éloquence chevaleresque de saint Bernard, contre l’avis du sage Suger ? On vient d’aviser pour la première fois, qu’il pourrait être convenable de conserver aux arts et aux souvenirs historiques ce spacieux et curieux vaisseau ; soins trop tardifs et partant superflus. C’est au milieu d’une grêle de pierres, mande M. P. Mérimée, dont la mission est ici en parfait rapport avec ses goûts historiques et artistiques, qu’il faut étudier les moyens de consolider les voûtes. Honneur toujours à cette pensée conservatrice, à cette mission qui, certes, offrirait toute garantie de succès, n’était la formalité préalable pour obtenir les moyens d’employer ceux que l’inspecteur-général indiquerait ! Nos scrupuleux mandataires ne sont pas toujours traitables en matière d’art. Vaisseau pour vaisseau, dira l’un, je voterais plutôt pour un vaisseau de ligne (pour remplacer sans doute une de ces monstrueuses carapaces inertes qui pourrissent depuis 50 ans sur nos chantiers de Cherbourg, etc., ou dans les bassins d’Angleterre). Mieux vaudrait encore, dira l’autre, un dégrèvement d’un 10e de centime sur telle on telle cote. Et puis faites marcher les arts.