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NOTICE

vinrent offrir à nos compatriotes de tristes compensations aux désastres de ces campagnes (H).

Ces fruits de la guerre, cueillis chez nous et de nos jours par d’autres peuples moins civilisés, trouvèrent dans la France un sol favorable à leur développement. Voir la note (I) pour le nombre infini de monuments, pour la plupart anéantis, qui appartenaient au style mixte de cette belle époque, style à la fois noble et gracieux, résultat d’amalgames fortuits et variés, suivant les localités, des architectures grecque, byzantine, mauresque et sarrasine, et qui, bien qu’hermaphrodite[1], paraît à beaucoup de connaisseurs, ou si l’on veut d’enthousiastes, préférable même, à quelques égards, à celui dit de la renaissance pure, importé plus tard par les artistes italiens, venus en France sous François Ier[2].

  1. Qualification expressive que lui donne M. Alexandre Lenoir qui, malheureusement pour nous, ne partage pas notre prédilection pour le style de cette époque.
  2. Ce roi, auquel on ne contestera pas le courage et le talent d’un guerrier, sut allier à ce titre celui plus grand de régénérateur des arts, et de père des sciences et des lettres.

    Témoin de ses dispositions et de leurs résultats, Benvenuto Cellini avait conçu l’idée de les consacrer par un monument colossal dont il fit le modèle pour Fontainebleau. Au-dessus d’une fontaine carrée, entourée d’un escalier à révolution, Mars en repos (proportion de 54 pieds) dominait quatre figures symboliques avec attributs : la Science des lettres, les Arts du dessin, la Musique et la Libéralité.

    La grandeur et la justesse des vues de ce roi, comme la noblesse de ses encouragements, malgré l’ingratitude dont il fut souvent payé, sont d’ailleurs bien justifiées par la présence