Page:Du Sommerard - Notices sur l’hôtel de Cluny et le palais des Thermes.djvu/258

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
259
SUR LE PALAIS DES THERMES.

logique rêvé par M. Albert Lenoir. — Voyez Notice sur l’Hôtel de Cluny, pages 36 à 40, etc. Notre tâche est finie ; mais une inquiétude nous reste.

Jugera-t-on que notre but ait pu justifier nos efforts ? N’avons-nous pas plutôt lieu de craindre qu’on s’étonne de notre acharnement à prôner comme merveilles ce que tout porte à faire considérer depuis si long-temps comme des vieilleries discordantes formant obstacle à l’embellissement de la capitale ?

Quelle préoccupation, dira-t-on, agite ce faiseur de notices ? que croit-il nous apprendre ? Ces ruines, qu’il célèbre à l’égal des plus précieux restes de l’antiquité, n’ont-elles pas été mises en évidence de toutes manières depuis des siècles, et surtout depuis le dispendieux hommage qu’on a tenté de leur rendre en 1819 ?

Nos pères les respectèrent sans doute, comme tout ce que leur léguèrent nos ancêtres ; mais rien n’indique qu’ils y aient attaché l’intérêt qu’on semble y découvrir aujourd’hui. Au lieu d’en faire montre et de les comprendre dans leurs dispositions d’alignement, ils ont passé au large, les reléguant dans d’arrière-cours, et laissant à la main du temps, dans l’insuffisance de celle des hommes, à vaincre leur ténacité.

Quand notre gouvernement régénéré en vendit, à vil prix, mais encore à bénéfice, la portion la plus complète, il n’ignorait pas plus que le nouveau chroniqueur que cette division rompait une chaîne continue de souvenirs de quatorze siècles, de Julien à Louis XIV ; ces souvenirs étaient donc bien pâles ou nos gouvernants bien aveuglés (peut-être par la surabondance de leurs lumières) ?

Et puisque de nos jours, après avoir cédé par faiblesse à une exaltation comme celle qu’on cherche à raviver aujourd’hui, nos administrateurs n’ont pas tardé à recon-