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Page:Du Sommerard - Notices sur l’hôtel de Cluny et le palais des Thermes.djvu/32

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SUR L’HÔTEL DE CLUNY.

Connaissant ces dispositions, que nous avons pu apprécier nous-même, ce sera sans scrupule que nous ferons subir à sa mémoire, dans nos notes, une nouvelle application biographique.

Messier, émule de La Lande et disciple de Delisle, s’installa en 1768 dans l’observatoire de son maître, et l’occupa jusqu’en 1817.

Une belle comète, qui parut en 1744 et qui avait éveillé les premières idées de La Lande sur l’astronomie, détermina la vocation spéciale de Messier pour l’observation de ces sortes de phénomènes ; genre de travail, dit-il dans des mémoires, qui lui convenait le mieux, et dans lequel il débuta cependant de manière à en dégoûter tout autre, « en sacrifiant inutilement ses nuits pendant dix-huit mois, en 1757 et 1768, à la recherche d’une comète prédite par Halley, et qui fut aperçue pour la première fois, à la vue simple, par un paysan qui ne s’en occupait guère. »

Plus tard, et dans son nouvel observatoire surtout, il prit une revanche si complète, que Louis XV, dit La Harpe, le surnomma le furet des comètes.

C’est du haut de cette tour, dont la jolie guérite en pierre servait de refuge à ce factionnaire perpétuel, qu’il éventa pendant cinquante années la marche de presque tous les phénomènes astronomiques qui visaient peut-être à nous surprendre.

Ce fut là que la perte de sa femme entraîna celle non moins sensible de sa treizième comète, un astronome de Limoges ayant mis à profit, pour lui dérober cet astre, la courte suspension de travaux que nécessita cet incident : aussi, nous dit encore La Harpe