Aller au contenu

Page:Du Sommerard - Notices sur l’hôtel de Cluny et le palais des Thermes.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
73
CHAMBRE DE FRANÇOIS Ier.

creux d’une des principales fabriques de Tolède.

De l’ingénieuse combinaison qui a présidé à l’agencement de la garde, une Cigogne dévorant un serpent, on peut induire qu’elle fut composée pour un des électeurs du littoral de la Baltique, où cet oiseau est toujours en vénération, à raison même de l’action ici reproduite ; et ce qui donne plus qu’un caractère de vraisemblance à cette supposition, c’est sa provenance directe de Spandau, où elle figurait dans le cabinet de Frédéric[1].

Dans les autres principaux objets appendus, nous remarquerons le Christ sur les genoux de la Vierge, bas-relief d’ivoire, travail florentin du XVe siècle ; un Triptique en bois coloré et doré, mêmes origine et époque[2] ; une Plaque de Faenza, du temps où Ra-

  1. Le général L. B. l’avait fait sauter avec la citadelle de Spandau, en 1813, lors de l’évacuation de la Prusse. Elle lui fut rapportée par un cuirassier qui la trouva fichée à une demi-lieue de cette ville, dans un monceau de fumier. Le général la reconnut, et, bien qu’en retraite, il la conserva comme un trophée.
  2. La sculpture-de ce joli petit oratoire serait, d’après une inscription, de Jean Barile, sculpteur renommé de la fin du 15e siècle, qui fut le maître d’André del Sarto, et auquel on doit presque toutes les belles sculptures des plafonds et des portes du Vatican.

    On lit derrière un des premiers actes de propriété de cette chapelle, écrit en lettres gothiques et ainsi conçu :

    « A seur Perette d’Obray et lui feut donée l’an vcxlii (sans doute p. 1542) au moy de décembre p. ses frères et seurs, et a cousté xviii liv. x s. t.

    « Je prie à tout ceulx et celles qu’y prendront deuv.on ce gardent de la gaster et prie pour moy et p. ceulx qi me l’ont donnée.

    « Ser Perette d’Obray. »