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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/225

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dramatise et les actualise, il a tout l’attrait d’une histoire, d’un petit roman familier. Il est lu avec plaisir et c’est par ce moyen qu’il s’insinue dans l’âme et qu’il va jusqu’à la conscience à travers l’imagination. Une autre qualité du traité religieux c’est qu’il ne porte pas de nom d’auteur. S’il y perd un peu de prestige, il n’inspire que plus de confiance à tout homme un peu réfléchi. On voit que l’auteur a écrit pour vous-même et non pas pour lui. Il fallait qu’il eût quelque chose de bien important à vous dire pour accomplir une œuvre si désintéressée. D’autres font du mal sous le couvert de l’anonyme, lui fait du bien sans se nommer. Oui, c’est là sans qu’il y paraisse, une des grandes forces du traité religieux ; il vient d’un bienfaiteur anonyme.

Il se recommande par sa modestie, il s’impose par sa petitesse ; il vous dit : prends-moi et lis-moi ! On ne peut pas lui objecter qu’on n’a pas le temps de lire ; il n’a que quelques pages ; ni qu’il est trop lourd et trop gênant, il ne pèse guère plus qu’une lettre ; ni qu’il est trop cher, puisqu’on le donne. »

L’œuvre du colportage, connexe avec celle des bibliothèques, est appelée à jouer un grand