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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/260

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bonnes mœurs devront faire usage pour réprimer les abus et parer aux dangers de la mauvaise littérature ; nous voulons parler de la loi qui, gardienne inflexible de la morale publique, peut et doit intervenir toutes les fois qu’il y a outrage aux bonnes mœurs.

Ce serait assurément une œuvre curieuse que de rechercher les écrits qui ont été condamnés dans tous les temps et dans tous les pays. Depuis les livres impies de Protagoras d’Abdère qui furent, cinq siècles avant l’ère chrétienne, brûlés publiquement par ordre des magistrats athéniens, jusqu’aux écrits les plus récents condamnés de nos jours, que d’ouvrages ont été atteints, et parfois pour des motifs si opposés ! Quelques uns cependant ne méritaient point ces rigueurs ; ceux-là la postérité les a depuis réhabilités et le temps a fait justice des circonstances particulières ou des hommes sous les coups desquels ils avaient succombé. Nous voulons parler ici spécialement des écrits politiques. Mais pour le plus grand nombre, ils furent prohibés avec raison, nous devons le reconnaître, car ce n’était point seulement à des institutions passagères, à des idées de convention qu’ils s’étaient attaqués, mais bien