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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/27

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davantage à la lecture d’ouvrages sérieux qui traitent de sujets empruntés à l’économie politique ou à l’histoire naturelle.

C’est dans la seconde catégorie et parmi les prolétaires que les mauvais livres ont une influence déplorable. En dépit de la censure, la contrebande et une presse clandestine fournissent aux tendances subversives et révolutionnaires des ouvrages du plus fâcheux effet.

Quant à la troisième catégorie, les mauvais livres n’y ont pas d’influence. D’abord, soixante-quinze pour cent des paysans et soldats ne savent pas lire ; puis le peuple russe, religieux d’instinct, a en outre un grand respect pour son souverain et les institution de son pays. Il désire s’instruire, et quand il sait lire, il cherche à lire ou l’Évangile ou un ouvrage instructif. Voici un fait qui prouve l’exactitude de cette assertion. Lors d’un procès politique qui s’est déroulé il n’y a pas longtemps à Moscou (il s’agissait d’une conspiration de jeunes gens), des soldats interrogés sur l’usage qu’ils avaient fait de petits livres subversifs qui leur avaient été distribués par des conspirateurs répondirent : « Ces livres n’étaient pas des ouvrages de piété, ce n’étaient pas non