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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/69

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comment en parle la petite presse ? Avec quel sans façon ne s’exprime-t-elle pas à son égard ! Personne n’a oublié la manière saugrenue dont un petit journal parlait de la Bible, à propos de la nouvelle version projetée par une réunion de théologiens juifs, catholiques et protestants :

« La Bible est un livre magique, c’est comme qui dirait le procès-verbal du monde à partir de la Création. Il a pour admirable prologue ce recueil des divines légendes, l’épisode du Paradis perdu. Le monde est à peine créé que déjà l’action humaine se dramatise par la passion. Le Créateur avait peint ce beau décor du Ciel et de la Terre pour encadrer une tranquille églogue, une idylle paisible, la vie de l’innocence immaculée, de la candeur éternelle, de la béatitude par la simplicité. Il avait fait Ève une ingénue. Et cette splendide mise en scène de l’Éden n’a servi qu’à une grande coquette. »

Macaulay, dans les derniers essais que M. Guillaume Guizot vient de traduire, compare quelques littérateurs de son temps à des bottiers ou à des vendeurs de produits pharmaceutiques qui empruntent tous les moyens de la réclame pour